Texte du sujet: Érotisme, sujet 5 : "Sensualité"

Je frappe à la porte, mais pas de réponse. Je décide d’entrer quand même. J’entends de la musique qui vient de l’étage, peut-être qu’elle ne m’a pas entendu. Je me sens un peu en faute. Je pénètre sur son domaine sans permission. Le baiser que nous avons échanger il y a deux jours est-il une forme de permission ? je suis le son de la musique qui vient de l’étage. Du violoncelle, un morceau classique qui sonne à mes oreilles comme un crépuscule d’été. En montant les escaliers c’est comme si je remontais un ruisseau frais, le son s’intensifie. Le violoncelle fait frémir l’herbe dans mon esprit, j’imagine l’odeur des épis secs qui se balancent au rythme de la musique. J’imagine un saule pleureur dont les grappes de feuilles ondoient doucement dans une petite brise. J’attends devant une porte fermer. Le violoncelle est derrière. Je l’entends. J’ai la main sur la poignée, j’hésite.

La musique glisse sur ma peau comme un appel. J’ouvre la porte. Elle est assise face a moi. Vêtue d’une simple robe d’été. Ses cuisses entourent le violoncelle comme elle le caresse de son archet. Elle ne m’a pas vu. Ses longs cheveux roux masque son visage penché sur l’instrument. Une de ses épaules est négligemment dénudés, laissant apparaître une ribambelle de taches de rousseurs sur sa peau de lait. Elle bascule la tête en arrière comme le morceau se fait plus langoureux. Mes yeux se pose sur sa gorge ainsi offerte, puis ils glisse sur les boutons défaits de son corsage d’où l’on aperçoit la courbe de ses seins rond et charnus. Mon cœur s’emballe, je suis partagé entre la faute et le désir.  Le morceau se fait plus rapide, elle réajuste sa prise sur l’instrument, sa robe remonte le long de ses cuisses. Le violoncelle est le dernier rempart entre mes yeux et son entrejambe. Mon pouls accélère au même rythme que la musique. Ses cheveux se balancent devant son visage. J’aperçois ses yeux d’un bleu translucide qui me fixent, alors que son bras fait des vas et viens sur les cordes.  Des flammes bleu dansent dans son regard, elle m’envisage, me déshabille. Ma respiration se fait plus difficile. Je me sens nu.

La musique s’éteint, elle pose le violoncelle au sol avec son archet. Presque timidement elle cale sa crinière écarlate derrière ses oreilles, tout en enjambant son instrument pour me rejoindre. A mesure que l’écart se réduit, je sens les effluves de son parfum. Du jasmin, elle sent l’été. Le temps s’arrête, je suis immobile. Elle se tient à quelques centimètres de moi maintenant. Lorsque ses yeux se lèvent vers mon visage il n’y a plus aucune timidité ,juste du désir à l’état brut. Ma main se pose sur son épaule dénudée. Sa peau est si douce et si chaude. La chaleur se communique, je perd toute retenue. Nos lèvres se rencontrent dans un baiser plein de fièvre.  Ses mains se posent sur mon corps et m’embrase. Je suis un feu qui brule de désir. Elle s’écarte un peu et fait gracieusement glisser sa robe le long de son corps aux courbes semblables a son instrument. Elle est nue et sublime. C’est le feu qui m’anime qui me fait ôter mes vêtements. Il faut que ma peau touche la sienne, il faut que mes mains parcours ses courbes comme elle l’a fait sur le violoncelle. Il faut que je plonge mon nez dans ses cheveux à l’odeur d’été. Il faut que mes lèvres goutes sa peau brulante. Ce n’est plus du désir mais un besoin impérieux maintenant.

Le fièvre nous commande. Nous entrelaçons nos corps. ses jambes m’entoure comme le violoncelle, mais je suis aussi l’archet et c’est moi qui dirige le va et viens. Je suis le musicien, elle est mon instrument. Elle chante son plaisir au creux de mon oreille. Nos respirations se font de plus en plus rapides à mesure que l’apogée de notre musique s’annonce. Elle bascule sa tête en arrière dans un ultime sursaut de plaisir. J’enfoui mon visage dans sa gorge pour y déverser le mien. Haletant, pantelant et rassasiés nous sourions de ce moment spontané et inattendu. J’embrasse le sel sur sa peau rose maintenant. Elle est mon été.

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Justine
Ecriture aussi fluide que le morceau joué par cette belle violoniste qui fait tourner la tête et le sang du narrateur :)

Plancton, je comprends ton avis aussi ;)

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AirellaRed
Je rejoins le commentaire de Plancton. J'aime la beauté de ton texte. Et j'aurai peut-être fait la même remarque si elle ne l'avait déjà faite! Mais ton style d'écriture est fluide à lire, et j'apprécie.
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plancton2000
J'aime bien la métaphore musicale, mais, féminisme oblige, je trouve ça dommage de sans arrêt représenter la femme comme l'instrument de l'homme dans les relations hétéros... Comme un objet certes beau mais forcément passif.
Du reste j'aime ton style, harmonieux je trouve!

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MaHell
je comprends ton côté féministe mais pour ma défense je peux aussi inversé les rôle selon le contexte ^^
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plancton2000
c'est le principal! :D
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