Texte du sujet: Rencontres, sujet 1 : "Rencontre Avec Joe Black"

Il était puissant et doux, comme un très bon arabica, cet arabica qui me réveillait chaque matin, emplissant mes narines d’une suave odeur torréfiée.

Sa voix m’appelait. Il avait ce timbre qui résonne directement dans le cerveau, celui d’un être aimé, que vous attendez avec frénésie et impatience.

Je voulais succomber mais pas si vite. J’aimais l’écouter.

Il me souriait ; il me connaissait bien et il savait qu’il ne m’aurait pas si facilement, pas en un battement de cils, ni même deux ou trois.

Nous aimions jouer à ce jeu, souvent. Le chat et la souris. Appelez-moi Jerry, et lui, c’est Tom, matou matois qui ne s’en laissait pas compter, qu’il s’agisse de compter les points ou les moutons.

Il était séduisant, c’est vrai. Assez pour moi ? Je ne saurais dire. Je l’aimais bien, malgré tout, avec sa taquinerie un peu mesquine, ses blagues pas souvent drôles, et son regard près de moi toutes les nuits.

Je n’étais pas sûre de pouvoir compter sur lui. Sa présence, parfois, faisait défaut. Etait-il fidèle, ne l’était-il pas ? La question était-elle pertinente ?

Il m’avait pris la main un soir où j’étais près de chuter dans un caniveau, de ces chutes qui nous font mal et nous marquent à vie. J’avais tant forcé dans la course à la vie que je n’avais plus de force.

Et nous nous étions trouvés. Ou retrouvés ? On s’est connu, on s’est reconnu

A partir de là, notre relation était venue. Devenue. Presque sans un mot, elle était mentale. Une relation mentale après avoir échappé du caniveau, c’était mentale-eau. Elémental, cher Watson.

 

Pendant que je me perdais à vous narrer ces sensations, il me prenait dans ses bras. Tendrement. Chaleureusement.

Je le laissais m’embrasser, et restais avec lui jusqu’à ce matin. Le retrouverai-je cette nuit, lorsque la lune est haute et que les corps s’épuisent ? Je ne sais. Je sais juste qu’il est mon compagnon nocturne, comme il est celui des hommes depuis la nuit des temps… Sommeil… ta main dans la mienne, réconfort de l’être, oubli du paraître, réconfort de la guerrière comme du nourrisson… aimant amant…

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plancton2000
lisant ça en me réveillant d'une nuit de 13h... parfait !
par contre je crois que c'est "ne pas s'en laisser conter" (confusion compréhensible quand le sommeil surplombe ainsi ^^)

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AirellaRed
Alors, j'avais répondu à ton commentaire, mais en fait, non, ce n'est pas une coquille. Ca fait partie du jeu de mots...
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Yoxigen
Ah, c'est avec toi qu'il traine tout le temps ? Moi il me boude, je sais pas pourquoi, je lui ai pourtant rien fait ! Très beau texte en tout cas :)
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AirellaRed
En fait, il est assez aléatoire dans ses déambulati ons. Je te dirai bien de venir voir par ici si tu veux avoir une chance de le rencontrer, mais ce n'est pas garanti - et je vois d'ici toute l’ambiguïté de ma phrase....
Merci pour le compliment, j'irai lire ta contribution et les autres quand je le pourrai!

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