Texte du sujet: Enfer, sujet 2 : "L'Enfer, c'est les autres"

Il est un enfer se déclinant en plusieurs degrès, comme un spectre. Du plus clair au plus foncé. Du moins au plus douloureux. Et le harcèlement est un exemple des plus parlants.

 

Je peux témoigner qu'il existe bien un enfer sur terre, un enfer enfermé entre les quatre murs d'une sale de classe.

En pleine phase de transition dans ma vie d'adolescente, j'avais découvert depuis peu le style gothique que j'arborais sans honte, même s'il restait soft et avec des touches de couleurs. Il était assez basique, pantalon et haut noir, ceinture de couleur assortie à mes mitaines que je portais en toutes saisons, et un maquillage certes foncé, mais avec quand même une couleur de base.

 

Je m'étais toujours sentie à part de la masse, des autres. Et cette impression c'est confirmée en cette année de seconde, premiers pas dans un lycée public où je fus confrontée à une dure réalité.

Oui, je peux affirmé que j'ai subi une forme de harcèlement. Mais comparé à des cas plus graves, on peux dire que mon cas fut assez soft.

Mon coté travailleur, sérieux, attentif, mon respect pour le corps enseignant, mon style « underground » et mes goûts musicaux portés sur le métal à cette époque m'ont valu bien des piques envoyées chaque jours. Mais je gardais la tête haute. Ils voulaient que je tombe, mais je voulais pas leur faire ce plaisir. Ca me faisait mal, très mal, mais je montrais rien. Je savais bien qu'une fois hors de l'établissement tout ceci s'arrêterait jusqu'au lendemain. Je les refusais sur Facebook, leur donnant moins de chances de m'atteindre dans mon cocon qu'était ma chambre. Leurs piques du genre « elle sert trop à rien cette fille », «  elle est trop bizarre » etc... étaient couverts par des voix criantes (Merci au groupe Eths d'avoir couvert leurs insultes), des guitares lourdes, des batteries violentes. Alternées par des nappes élétroniques auxquels j'étais toujours fidèle depuis mon plus jeune age. Être traitée de fille bizarre mais des élèves irrespectueux et crachant sur le fait de recevoir un enseignement et une culture générale...finalement avec le recul j'ai fini par le voir comme un compliment. Ils interprétaient mon regard comme étant hautain. En réalité il était désolé pour eux, désolé de les voir aussi bas. Ce regard désolé était couplé à un grand sentiment d'amertume et d'injustice. J'avais rien fais pour mériter d'être réduite à une bête de foire sous le regard impuissant du corps enseignant.

Oui je discutais parfois avec les profs, oui j'avais souvent des bonnes notes, oui j'avais un style différent, et après ? Ils auraient prit le temps de mieux me connaître, ils auraient vu qui j'étais en réalité.

C'était comme passer 8h en enfer et le reste du temps loin, très loin. De l'autre coté du Styx. Je savais que ça durerais qu'un temps.

Enfin, je leur en veux plus maintenant. Ils ont continué leur vie, j'ai continué la mienne. J'ai survécu à leurs piques, j'ai su rester fidèle à moi même.

Partager

Submit to FacebookSubmit to TwitterSubmit to LinkedIn
PamelaChougne
Oh comme je reconnais cet enfer... C'est (hélas) très bien vu. ?
0
Leeloorocks
Comme je te comprends ! J'ai aussi été la gothique/métalleuse du lycée à mon époque et j'en ai bouffé pas mal des saloperies. Le best of : une rumeur qui disait que je me droguais et que je faisais des messes noires où je faisais boire de la pisse d'âne à des petites filles. Quelle imagination...

Heureusement qu'on grandit, qu'on murit et que, quand on peut, on s'éloigne de ces abruti.e.s.

1
MaHell
je suis aussi passé par le harcèlement, j'en porte encore les stigmates. mais je ne sais pas si je suis encore prête a exorcisé comme toi ! je trouve ça couillu !!
0
AirellaRed
Je ne sais pas quoi dire... c'est une situation que j'ai un peu vécue, juste un peu. C'est lourd. Pénible; puis on oublie, puisqu'on est amené à ne plus fréquenter ce groupe, au fil des évolution s.
0

Commentaires réservés aux utilisateurs inscrits.