Texte du sujet: La Mer - Sujet 1 : "Éléments déchaînés"

Au loin, le front de la tempête approchait à pas de géant. Ragnar ramait tant qu’il pouvait, inquiet, mais son poursuivant ne semblait pas s’éloigner. Et, très vite, l’obscurité fut sur lui, avec son compagnon le vent. Un vent froid, glacial, humide, qui annonçait la tourmente à venir. Ragnar orienta sa voile, qui se gonfla instantanément, comme pressée de s’élancer … Malheureusement, la tempête semblait avoir choisi sa proie, et ne plus vouloir la lâcher.

 

Les vagues, les vagues ! Ragnar se cramponnait comme il pouvait, pendant que la tempête empilait des trombes d’eau sur le faible navire. Enfin, « tempête » : c’était un véritable ouragan, qui frappait en avançant devant lui. Bam ! Une rafale de vent qui fait trembler le navire ! Ploc-ploc-ploc-ploc, le bruit des gouttes de pluie, mélangées à l’écume et projetées par les rafales, qui frappent le bois. De plus en plus, la barque prenait l’eau. Oh, elle tenait encore. Mais à peine. Ragnar se cramponnait encore quand le vent, puis les vagues, tombèrent. Plus de vent, plus de pluie. La fin de l’assaut ? Ragnar se retourna, plein d’espoir, et vit la barrière derrière lui, semblant l’attendre. L’attendre, et lui promettre de se venger de ce répit. Tremblant, il se précipita pour écoper l’eau de la barque, et prier le dieu de la mer de l’épargner. Enfin, encore frissonnant, Ragnar s’écroula au fond de la barque. Le seul, petit, mât gisait, brisé, les rames étaient arrachées depuis longtemps, seul le gouvernail semblait encore à peu près fonctionnel. Il se releva péniblement … Après l’ouragan, le calme était oppressant. Là d’où il était, les vagues étaient des vaguelettes, l’air semblait presque se réchauffer. Mais l’ouragan était toujours là. Il guettait. Patiemment. En sachant que la petit coquille qui osait flotter devant lui ne pouvait pas lui échapper, prise au piège au milieu de l’œil et de son mur de vents, hurlants. Et maintenant, le mur s’approchait. Ragnar levait les yeux sur les vagues qui montaient, montaient, balançant la barque sur leur crête avant de redescendre. Le souffle avait repris, les algues et les débris dansaient dans la houle, inventant des formes animales ou démoniaques sur la crête. Ragnar priait, et s’accrochait tant qu’il pouvait à sa barque. Finalement, dans un hurlement de vent et de pluie, il repassa le mur ...

 

Plus tard, de la côte, les vigies virent l’ouragan se dissiper en arrivant, comme satisfait de son chemin. Derrière lui, il ne laissait que des débris. Et parmi eux, il laissait une coque qui flottait encore, renversée, solitaire ...

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plancton2000
Pareil que Yoxigen : c'est simple et efficace. La petitesse de l'homme face aux éléments. Le sentiment d'inévitabili té ne donne pas envie d'aller à la pêche ^^
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Yoxigen
On est tout de suite dans l'ambiance. Le texte est court, mais n'en est que plus fort. J'ai beaucoup aimé la chute.
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