Nous avons tous dans nos vies un artiste favori. Un artiste qui exprime à travers sa musique, ses paroles, notre vision du beau, de l'esthétiquement appréciable

Et je ne déroge pas à la règle. Voici comment en ce jour d'automne 2014, en plein milieu de la capitale, je fis la rencontre la plus inespérée de ma vie.

J'étais sur Paris pour un concert avec ma meilleure amie et un ami rencontré sur internet via le fan club de cet artiste. Cet artiste précurseur de la musique électronique arrivait à mettre des sons sur mes ressentis dans les moments où je manquais de mots. Une véritable bulle d'oxygène dans ma vie. Son art, ses spectacles et ses engagements m'avaient inévitablement attiré vers ses créations. Certes j'estomaquais bien des personnes quand je le citais comme étant mon artiste préféré (et aussi mon amour platonique, mais chut...) Bref, revenons à cette histoire.

Nous avions 7h avant d'aller à notre concert au Zenith. Ma meilleure amie avait pour projet d'aller voir un ami à elle, et de mon coté j'avais d'autres projets. Je voulais, avec mon ami, aller dans le coin où vivait notre artiste en commun. Certes le lieu rendait très bien en photo, mais rien égalait le fait de le voir à travers ses yeux.

Deux lignes de métros et une correspondance plus tard, nous étions sur les Champs Elysées. Il faisait frais ce jour là mais mon cœur battait à la chamade. Expulsant un flot de sang chaud dans mes veines. Mon ami traînait un peu la jambe derrière moi et me disait de ralentir le pas.

Puis nous primes la direction de notre destination. Eloignant rapidement notre regard des boutiques hors de prix. Pas le temps de prendre des chaussettes à 80€, ni des bottes à 4000€.

Arrivés en bas de son immeuble, j'étais comme écrasée par le grandeur des lieux. Certes sobres, mais l'immeuble était comme un géant de pierre devant moi. Le lieu était égal à l'artiste, discret.

Mon ami m'appela aussitôt. Je me retourna et me montra une voiture garée devant l'immeuble.

- « Tu crois que c'est la sienne ? » lui avais-je demandé.

On n'en savait rien. Le seul indice que nous avions était une immense housse très longue qui prenait tout le siège arrière. A tous les coups cette housse noire abritait un synthétiseur.

J'en restais pas moins réaliste et lui disait que ça voulait rien dire. Qu'en pleine capitale les gens prennent le métro et moins la voiture (du moins dans ma tête de sudiste)

C'est alors que j'entendis une porte s'ouvrir. Je leva les yeux et là... Cheveux ébourrifés, barbe de quelques jours, lunettes de vue larges sur le nez, veste en jean, baskets blanches et vertes... Mon cerveau en fut stoppé... Mes yeux s'ouvrirent en grand et un « Oh ! » de surprise s'échappa de mes lèvres entrouvertes.

J'en revenais pas...je ne voulais pas y croire... Je me disais que c'était pas possible, que c'était un sosie... Mais ce « bonjour » dit de cette voix si douce, chaleureuse, réconfortante... Aucun doute possible, j'étais à 2m de mon idole...

- « Vous êtes là par hasard ? » nous demanda-il

- « Euh...oui et non » lui répondis-je, un peu gênée « En fait je savais que vous vivez par là, donc on a voulu voir un peu à quoi ça ressemblait... »

Ma réponse sembla l'amuser.

- « Vous avez de la chance j'étais pas sensé sortir aujourd'hui, mais j'ai un rendez vous »

Comme tous bons fans, mon ami et moi avons immortalisé ce moment avec une photo et un autographe sur nos billets de train aller. (J'en sens encore sa main sur mon épaule) Il repartit devant nous, en nous souhaitant une bonne journée. Nous lui fîmes en grand signe de la main et il nous le rendit avec un pouce en l'air.

Retournée de ce moment où le temps semblait s'être stoppé, je me posa devant l'immeuble. J'en revenais pas de ce que je venais de vivre. Avoir eu mon idole pour moi et mon ami durant quelques minutes, avoir cotoyé sa gentillesse et sa proximité avec son public. Rien ne l'avait obligé à s'arreter pour nous, il avait un rendez vous urgent...mais il avait quand même prit de son temps pour nous...

J'en pleurais de joie dans les bras de mon ami (et j'en ai les larmes aux yeux rien qu'en l'écrivant ce soir). Lui qui attendais cette rencontre depuis 27 ans... Le temps avait été avec nous. Les bonnes rames de métro prises au bon moment, tout c'était joué à environ 20 secondes. A croire que mon destin était de le voir en face.

Dés lors, la photo demeure encadrée sur une de mes étagères, cet instant figé...

Ma fidélité envers cet artiste unique n'a pas changé, je continue de suivre son actualité avec cette même attention, savourant encore et toujours sa musique.

Partager