Textes - Ateliers

Texte du sujet: La Ville - Sujet 4 : "Le Zinc"

J’étais seul au comptoir quand je suis arrivé vers dix-sept heure. Une solitude heureuse, je n’aime pas trop les gens... Quelques passants rentraient, bien sûr, commandaient un café, et repartaient presque aussitôt. À dix-neuf heure déjà, il y avait plus de monde. Mais la majorité des clients profitaient de la terrasse, dehors, et ne rentraient donc pas à l’intérieur. Ni du café, ni de mon monde…

Texte du sujet: "Souvenirs" - Sujet 4 : "Première fois"

Je me souviens de ces parfums... Parfums d'échecs, âcre et fumeux, qui gênent la respiration, ou bien parfums d'amour, sucrés-salés, aériens et subtils. Parfums de réussites, denses comme une victoire assumée. Parfums de haine, acides et piquants.

Copal copain, dont l'odeur intense fruitée donne le sourire au matin, lorsque l'on boit un thé dans la sérénité de l'assurance d'être aimée.

Texte du sujet: "Souvenirs" - Sujet 1 : "Souviens-toi l'été dernier"

 Fin Décembre, Orléans – sa forêt, en tout cas-.

 

J’ai toujours aimé cette forêt. Les arbres, majestueux, même s’ils sont maintenant dénudés. Les feuilles mortes, l’humus. Les fougères. Je pourrait passer la journée à marcher et à respirer dans la forêt. Et là, ça faisait trop longtemps que je n’avais pas été comme ça dans la nature. Trop longtemps, même si … C’est un peu trop tôt, aussi.

Mais la dernière fois, c’était l’été dernier. Ah, la chaleur d’août, les journées ensoleillées au bord du lac, chapeau de paille sur la tête, en surveillant la canne à pêche d’un œil. Se balader, tranquillement, entre les pins, flâner, discuter, et tout ça … sans se presser.

 

Texte du sujet: "Souvenirs" - Sujet 3 : "Je me souviens, façon Perec"

Je me souviens du pain au noix qu'on dévorait en une journée.

Je me souviens du sable dans les pyjamas.

Je me souviens du walkman rose de Cécile, qui n’a pas fait long feu.

Texte du sujet: "Souvenirs" - Sujet 3 : "Je me souviens, façon Perec"
  1. Je me souviens du clic-clac dans ma chambre, avec sa housse en tissu glissant, orange saumon et bleu turquoise pastel, aux motifs typiques des années 90.
  2. Je me souviens des étés à Neyrac-les-Bains et de l'énorme saule pleureur dans le jardin. Je me souviens de Jackie, la voisine allemande, de sa maison qui sentait un peu le vieux et la tristesse depuis la mort de son mari. Je me souviens de son chien à trois pattes et de son potager. Je me souviens des histoires qu'elle nous racontait quand on venait manger chez elle.
Texte du sujet: "Souvenirs" - Sujet 2 : "Le Grenier de Grand-Mère"

 

La trappe au plafond qui permettait l’accès aux combles me semblait inaccessible lorsque j’étais enfant. Le grenier me donnait toujours envie d’aller le visiter en cachette, il excitait ma curiosité… Mais il eut été trop ardue d’y pénétrer, avec ma petite taille d’enfant de 7 ans. Cette maison, c’était la maison de l’été, la maison des vacances. Celle de mes grands-parents, désormais disparus. Le grenier, je n’y avais jamais mis les pieds. Je l’avais simplement entraperçu. Une trappe au plafond, la vision de quelques poutres de bois et de cartons posés ça et là…

Texte du sujet: "Souvenirs" - Sujet 3 : "Je me souviens, façon Perec"

Je me souviens (Selon Georges Perec)

1

Je me souviens de la lune écarlate dans la brume automnale du Saint Laurent.

2

Je me souviens d’un appartement dans une cité dortoir, ma sœur dort dans son berceau. Il y a un tremblement de terre.

Texte du sujet: La Mer - Sujet 2 : "Eau de vie, eau de mort"

Sur l’Île de Hoëdic, il y a quelques siècles ou un peu plus, s’est passé une histoire que l’on raconte encore au coin du feu, les nuits de veillées. Une histoire d’éléments déchaînés, de rivalités fraternelles, d’âmes défuntes et de bleu turquoise. C’est une conteuse vieille comme le temps qui me l’a raconté quand j’avais 8 ans. Sa peau parcheminé, son regard sombre semblaient si âgés qu’on aurait pu croire qu’elle avait vu cette histoire de ses propres yeux. Je me demande encore si ce n’est pas le cas…

Texte du sujet: La Mer - Sujet 1 : "Éléments déchaînés"

Le loup gris.

La mère de toutes les salopes, qu’il l’appelait. Sa Méditerranée.

Celle qui, comme un immense lac, voit son ciel s’assombrir, ses vagues enfler, ses vents se déchaîner, tournoyant d’une minute à l’autre, sans prévenir.

Ce soir là pourtant, sur le port, tout était calme, réconfort du marin, apéritif. Prendre la mer de nuit, passablement ivre, ne l’inquiétait jamais. Si ce n’était ce maudit cap de Creus !

Texte du sujet: La mer - Sujet 3 : "Vie sous-marine"

Journal de La Sterne folle

J’ai dormi des siècles.

Rêveur, j’ai dormi, dormi des siècles sous le poids des flots. Je me souviens des vents. Je me souviens de l’ivresse des marées, la fureur du ciel. Une tombe pour chaque soldat ! La gorge des canons contre mon flanc ! Je me souviens des empires (le premier, le deuxième, celui d’après, et ainsi de suite). Surtout, je me souviens la chaleur dévorante de cet orbe dans le ciel, suspendu comme une orange radioactive.

Mais j’ai dormi.